Les Projets
paul oudin
Je suis un Produit du Futur
Je suis un produit du Futur, édition de 100 badges 25mm, 2014
Ces badges annotés « Je suis un produit du Futur », sont pour celui qui le porte une revendication d'appartenance à un hypothétique « futur (technologique ?) », et propose un questionnement sur l'influence des évènement non encore avenus sur nos choix et nos actes. Ce projet mets la lumière sur l'individu comme point de rassemblement du passé, du présent et du futur. Car si notre passé nous influence en ayant contribué à notre réalisation, la projection dans le futur des conséquences de nos actions est un autre élément majeur, constitutif de celles-là même. Par ailleurs, ce projet est clairement un travail de science-fiction, car les questions qu'il soulève sont au cœur des processus, de la méthode de ce genre, et plus particulièrement la science-fiction d'anticipation. Ou comment placer le lecteur, le spectateur au cœur d'un futur parfois plus que probable, et lui faire reconsidérer ses positions actuelles.

Il y a en plus de ceci un clin d'œil à la façon qu'a eu (et qu'a encore) la science-fiction d'influer sur l'imaginaire collectif, et les recherches technologiques actuelles. Il est absolument effarant, par exemple, de voir l'importance de cette promesse d'un futur immédiat dans les publicités, pratiquement dans une optique de « le futur, c'est maintenant ». Voitures, tablettes tactiles, smartphones, consoles de salon…, chaque produit un tant soit peu technologique est promu dans cette voie là. Pour avoir regardé il y a peu de temps le premier Jurassic Park, je me suis rendu compte dans l'épisode du « cédérom intéractif » (il suffit de toucher l'écran pour consulter ce que l'on souhaite !), qui a « seulement » vingt ans, de l'évolution qu'il a pu y avoir. Présenté à l'époque comme une technologie ultra-pointue, futuriste, on en sourit aujourd'hui. Il existe même des gadget permettant de contrôler un ordinateur uniquement par des mouvements des mains, basés sur le principe de la thérémine, ou des yeux, par vidéotracking. En outre, la désormais bien connue kinect de microsoft permet même de contrôler sa console simplement par le mouvement (l'industrie du jeu vidéo, à coup d'injections de dollars, a divisé par 1000 le coût d'une telle technologie). Idem, Sally, de Isaac Asimov, est une nouvelle datant de 1953 imaginant les « voitures du futur », dotées d'IA, d'ordinateurs de bords, et de conduite automatique. L'ordinateur de bord est désormais démocratisé dans les nouvelles sorties, la voiture qui se gare toute seule commence à faire son apparition de façon régulière, et les premiers prototypes de voitures ne nécessitant pas de chauffeur sont présentés dans les grands salons automobiles. Ces véhicules fonctionnent déjà parfaitement (nombreux essais sur route ouverte), mais nécessitent principalement un public et une miniaturisation des capteurs embarqués pour pouvoir être en état de commercialisation (avoir une voiture qui ressemble à une station de relais-radio n'est pas très vendeur…) Hors, la miniaturisation est une chose pour laquelle les laboratoires sont plutôt doués ces temps-ci. Reste bien entendu les questions étiques et juridictionnelles que cela implique : par exemple, pourra-t-on simplement incriminer le « chauffeur » en cas d'accident ?

À VOIR AUSSI

¤ La Mère des Mondes, Isaac Asimov
¤ La Guerre des Mondes, H.G. Wells
¤ Les revues scientifiques, particulièrement Science & Avenir
¤ Site de Science & Avenir
¤ FUTUR : D'après une idée originale de...