Les Projets
paul oudin
Mehr Licht !
Mehr Licht ! batterie de voiture, cables, ampoule et douille, 2012
Clin d'œil à Goethe, ce titre connoté cache une petite installation malicieuse. Disposée si possible en plein milieu du passage, la batterie est posée au sol, le cable s'enfonce dans le plafond, et l'ampoule pend, allumée et brillante, à hauteur d'yeux. Certains y verront peut-être une installation d'ordre minimaliste : l'exposition d'une lumière et sa source, mais ce n'est pas le cas. On a bien devant nous une ampoule allumée : une petite lueur en plein jour. Une ampoule allumée, et, surtout, ses tripes : ce qui la fait fonctionner, ce qui fait qu'elle brille, là, pour nous, cette petite lueur. Pour qui ne réfléchit pas –ou ne souhaite pas réfléchir– cela restera ainsi.

Mais une batterie n'est pas suffisante à alimenter ainsi une ampoule. Celui qui regarde sans voir passera à côté de ce détail. De plus, la batterie est vide, morte, sans énergie : ce n'est pas elle qui alimente l'ampoule. D'où lui vient alors sa vitalité ? La petite ampoule devient tout d'un coup beaucoup plus intrigante, et se fait le vecteur d'un petit mystère, que l'on peut bien vite élucider.

Il y a donc cette petite lueur qui brille, et pour laquelle on « sait » d'où lui vient son énergie. On peut ne pas aller plus loin. On peut largement se contenter d'accepter cette lumière telle qu'elle nous apparaît. On peut chercher à savoir d'où lui vient son énergie : une batterie, jamais changée, jamais rechargée ne pourrait pas l'alimenter en continu. Mais même si on fait cette démarche de comprendre sa source d'énergie, la lueur, elle, restera la même.

Peu importe d'où lui vient sa source, son énergie, sa vitalité, une lumière est une lumière.

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